AIX-en-PROVENCE, France – XXXI CONGRÈS
jeudi 20 – vendredi 21 septembre 2001
EVALUATION DE LA QUALITE DES RESEAUX DE SOINS : créer une culture commune
G. MAGUEREZ.
Les initiatives pour améliorer la qualité sont fréquentes au sein des réseaux de soins mais elles ne concernent le plus souvent qu’une partie de la prise en charge. Leur efficacité en terme d’impact sur la prise en charge n’est généralement pas mesurée tant l’évaluation de la qualité d’un réseau est difficile à approcher.
En effet, l’évaluation de la qualité d’un réseau de soins doit se faire selon deux approches : l’une individuelle qui évalue la qualité de chaque intervention et l’autre collective ou globale qui évalue l’impact de l’ensemble des interventions. Les méthodes actuelles d’évaluation reposent le plus souvent sur l’approche individuelle, ne permettant d’apprécier qu’une partie de la réponse du réseau aux attentes des patients et des professionnels. Une prise de conscience de l’impact collectif des actions est nécessaire pour évaluer la dimension globale d’un réseau de soins.
Cette prise de conscience est d’autant plus nécessaire qu’au sein d’un réseau de soins, on observe un brassage de professionnels avec des cultures d’évaluation de la qualité très variées. Cette absence d’évaluation partagée peut conduire non seulement à une absence d’évaluation globale mais parfois à une multiplication des objectifs de soins selon des critères qualité définis par chaque corps professionnel. S’ils visent tous un bénéfice pour le patient, leur mise en œuvre peut parfois être en contradictoire.
L’enjeu pour les réseaux de soins semble aujourd’hui la mise en place d’une culture commune de la qualité, préalable indispensable à une évaluation globale de leur qualité. L’utilisation de méthodes et d’outils d’amélioration de la qualité peut contribuer efficacement à ce changement. Ainsi, la description du processus générique peut faciliter la communication entre les différents acteurs. Mais c’est surtout en intégrant les concepts qualité au sein des activités communes aux membres du réseau que l’on pourra distiller la nouvelle culture. Par exemple, des éléments conceptuels ou une application pratique d’outils qualité au cours des formations contribuent à l’uniformisation des messages. Le questionnement systématique autour de la mesure de la qualité lors des réunions de coordination met en commun les différentes approches de l’évaluation. L’apport d’Internet peut être intéressant sur ce plan car il permet aux personnes d’échanger sans se déplacer.
Cependant, malgré toutes ces aides, la construction d’une culture qualité commune ne peut être que progressive. La motivation, l’intérêt et la disponibilité des membres d’un réseau sont variables. Plutôt que de chercher à imposer une démarche, il semble préférable de trouver le difficile dosage entre la participation volontaire et le rappel des obligations en terme d’évaluation de la qualité vis à vis des patients. De façon similaire à toute démarche qualité, l’action se concentrera dans un premier temps autour des personnes les plus engagées qui, au décours des premiers résultats, entraîneront les autres professionnels. La démarche s’inscrit d’emblée dans le moyen terme.
En conclusion, l’évaluation de la qualité d’un réseau de soins ne peut se faire sans l’installation préalable d’une culture qualité commune à l’ensemble des partenaires. Celle-ci est indispensable pour approcher la dimension globale de la prise en charge, dimension directement ressentie par les patients. Cette culture qualité commune donnera la cohérence nécessaire aux actions d’amélioration qui seront mises en place au décours de l’évaluation